Poutine plonge la relation avec Obama dans l'ère glaciaire
Même pendant la guerre froide, les dirigeants russes et américains se parlaient souvent plus facilement qu'aujourd'hui.
Moscou,
À l'été 2009, Barack Obama contemplait les tours du Kremlin depuis la terrasse du Ritz, satisfait d'avoir inauguré avec Dmitri Medvedev le «reset» (redémarrage) des relations entre les et la Russie. Quatre ans plus tard, tout est refaire. «Nous sommes dans une situation très difficile. Je ne sais pas si nous arriverons en sortir d'ici la fin du mandat d'Obama. On peut s'attendre une réaction très dure de la part de Poutine», observe Maria Lipman, du Centre Carnegie de Moscou.
L'annulation de la visite de Barack Obama Moscou, prévue tout début septembre, en amont du G20 de Saint-Pétersbourg, est «un geste politique majeur», insiste Andreï Souchentsov, professeur au MGIMO (Institut d'État des relations internationales de Moscou ). Il prédit la «détérioration» voire le «gel» des relations russo-américaines, déj malmenées par une accumulation de désaccords.
Le vote de la «liste Magnitski»
Non contents de s'opposer sur le bouclier antimissile américain en Europe, la réduction des arsenaux stratégiques, la guerre en Syrie ou le nucléaire iranien, les deux pays se sont écharpés cet hiver cause du vote de la «liste Magnitski», interdisant d'entrer aux États-Unis une série de fonctionnaires russes soupçonnés de graves violations des droits de l'homme. En réponse, Moscou a frappé au cœur, en interdisant aux Américains d'adopter des orphelins russes.
En visite en Russie début mai, John Kerry, le secrétaire d'État américain, a fait de son mieux pour sauver les meubles, affichant, faute d'avancée tangible, l'apparence d'une belle complicité avec son «dear» Sergueï Lavrov. À l'inverse, en juin, au G8, Barack Obama et Vladimir Poutine sont restés désespérément crispés. C'est dans ce contexte qu'est arrivé Edward Snowden, avec ses ordinateurs bourrés de secrets d'État. «Ni Poutine ni Obama n'ont voulu en arriver l . Mais (...)